Hector Zazou

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Petite histoire nostalgique qui n’a pas grand-chose à voir avec le porno. Hector Zazou, le musicien, m’avait contacté en 2004. Il aimait mes films et voulait que je fasse la pochette de son nouvel album. On a papoté, il m’a fait écouter sa musique que je ne connaissais pas et que j’ai adorée. Tiens, écoutez-là, sa musique tout en lisant la suite de ce récit. Vas-y Asia, dis-nous le texte du « mépris » de Godard avec ta belle voix.

C’est bon, vous écoutez ? Ok. C’est chouette pour ça, internet. C’est un beau média interactif. Continuons.

On est devenus copains. J’ai fait la pochette de son album « Strong currents » et quelques photos qui se trouvent dans le livret du CD.

C'est une actrice, Manon, qui a posé pour cette image.
C’est une actrice, Manon, qui a posé pour cette image.

Il m’a remercié en m’offrant un très chouette bouquin sur Tex Avery. On a bu du whisky et on a commencé à parler d’un projet qui lui tenait à cœur. Il voulait sortir un album de musique et de vidéo consacré à la poésie érotique. A moi de choisir les textes, à moi de faire les vidéos, à lui de faire la musique et de trouver des people pour faire les voix. Il pensait à Jane Birkin, Françoise Hardy, Richard Bohringer, Bjork, Asia Argento… Beau projet, non ? Je me suis jeté tête baissée dans la lecture de poésies érotiques. « L’anthologie des lectures érotiques » de Pauvert, l' »anthologie des poésies érotiques » de Pierre Perret. J’ai trouvé des perles.  Bataille, Luc Berimont, Genet, Vian, Benjamin Peret, Aragon…

 » J’ai l’été dans les reins./J’ai dans mes seins gonflés/les parfums de la terre/Quand la nuit vient/J’ouvre mes jambes à ta semence/et dans mon ventre bleu/j’ai la mère des étoiles.  » Claudine Bohi

A cette époque, j’étais très fragile. Je venais d’échapper de justesse à un dépôt de bilan et j’avais donné, pour un euro symbolique, tout le pouvoir dans ma société à deux types que seul l’argent intéressait. Ces deux carnassiers croyaient qu’ils allaient réussir à monétiser le nom de John B. Root, par n’importe quel moyen. Lorsque Hector Zazou les a rencontrés pour parler de son projet, ils n’avaient que le mot « fric » à la bouche. Combien ? Combien d’avance ? Combien de minimum garanti ? Combien de pourcentage sur les recettes ? Zazou est entré dans une colère noire et a interrompu la réunion en claquant la porte. « Débarrasse-toi de ces deux cons m’a t’il dit. Commençons le projet sans argent. On se paiera quand on aura un label ». J’étais d’accord.

Mais ça ne s’est pas fait. J’ai replongé dans les clitoris et les anus dilatés pour mon site internet, j’ai sauvé ma boîte et viré les deux hyènes. Il a fait deux nouveau albums. Un jour, quelques années plus tard, il m’a appelé en me disant « Je suis malade, je suis à l’hôpital, j’aimerais bien te voir. » Mais j’avais déjà un billet d’avion pour partir quinze jours loin de France. J’ai promis que je viendrai dès mon retour. Quinze jours plus tard, lorsque je l’ai appelé, on m’a appris qu’il était mort.

C’est une histoire d’occasions ratées. D’un album qui ne s’est pas fait et d’un adieu raté. Je repense souvent à Hector. J’écoute souvent ses albums.

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  1. LucianoBDC dit :

    Bel article. Touchant…

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