Un très chouette article sur Rebecca Topakian, une copine photographe qui a fait un travail documentaire sur mes tournages : ici.
Nikita, Angell, Carla, Charlotte, Lilith, Lily, Rico, Phil, Marla… Il en reste un dont on n’a pas encore parlé. Titof. Si un jour, je quittais le porno et qu’on me demandait de témoigner de ce métier dans un documentaire, Titof serait mon sujet principal, mon guide, mon fil conducteur. Ma clé.
Son histoire est connue. Titof est né et a grandi à Lunéville. Issu d’une famille de prolétaires, après une enfance et une jeunesse pas marrantes, il s’est trouvé un emploi de monteur en pylônes — vous savez, ces funambules qui accrochent les câbles à haute tension à trente mètres au dessus du sol. Il était programmé pour avoir une vie tranquille avec chiens, chats, femme et enfants. Mais son copain de partouzes et de night-clubs, Sebastian Barrio avait la bougeotte et est allé tenter sa chance dans le porno à Paris. Quelques mois plus tard, lorsque Titof est venu lui rendre visite sur l’un de ses tournages, le réalisateur lui a demandé s’il accepterait de remplacer au pied levé un acteur défaillant. Titof — qui s’appelait encore Christophe — a accepté. Il trouvé ça facile et amusant. Voilà. Son énorme bite, sa gueule d’ange et son aisance avec les filles étaient devenue publiques. Son téléphone s’est aussitôt mis à sonner. On lui a fait des propositions. Il est descendu de ses pylônes, venu habiter à la capitale, en colocation avec Seb et Karen Lancaume. Toute une époque…
C’est donc Sebastian Barrio qui, un jour, me l’a amené au bureau. Il ressemblait à ça à cette époque, Titof.
Pendant plus de quinze ans, il a été mon acteur fétiche. Il a participé à des centaines de scènes pour moi et, sur les 450 actrices présentées sur mon site explicite-art.com, je ne serais pas surpris qu’il en ait baisé plus des deux-tiers.
Il a tourné dans tous mes films, toujours le même rôle, celui d’Antoine, le gars au coeur tendre, à la grosse bite et aux amours compliquées. Antoine était pizzaïolo dans « XYZ », homme à tout faire au service d’un homosexuel dans « Inkorrekt(e)s »,
serveur de restaurant dans « Montre-moi du Rose » et « Dis-moi que tu m’aimes ».
Antoine lui ressemblait. Titof est — était ? — bi. J’ai aussi produit pour lui deux films gay « Ti’touch » et « Ti’touch 2 », les seuls films gay de ma carrière.
Mais, plus que ça, il est un ami proche. Il connait ma famille, il est un ami de mes filles, il a parfois habité au bureau, lorsqu’il était SDF — c’est à dire assez régulièrement —, on a fréquemment baisé les mêmes nanas. Après ma séparation avec mon épouse Loulou, devinez ce qui s’est passé ? Titof et Loulou se sont mis ensemble. C’était pas une relation fusionnelle, ça ? Héhé.
Enfin, lorsque j’ai emménagé dans le sud, qui m’a aidé à installer la nouvelle maison ? Titof. Il a habité ici deux mois, au printemps, il a même cherché du boulot dans la région, sans succès. Puis il est reparti, il s’est mis en couple avec Carla et ils sont revenus ensemble en août. Bref, il était évident que dans ce nouveau film, il y aurait un personnage prénommé Antoine et qui serait… tiens, jardinier. Pour changer.
A suivre.
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